Longtemps intégrés au contrat de location, les pneumatiques sont depuis plusieurs années un enjeu fort d’optimisation du coût de la flotte automobile. Ils représentent 3 à 5% du TCO, mais ce poste de dépense est difficilement maîtrisable car directement relié au « bon » usage des véhicules et à la régularité des entretiens. A défaut de pouvoir maîtriser la consommation, il est donc nécessaire de sécuriser de bonnes pratiques d’approvisionnement en amont.
Aujourd’hui, il n’y a pas de solution unique et la réponse appartient à chaque flotte de réaliser une étude de rentabilité avant même d’envisager l’externalisation des contrats de location. S’il y a quelques années, la question s’était posée, la réponse aurait été certainement d’externaliser. En effet, l’économie générée pouvait représenter de 10 à 30% entre la solution loueur et la solution des pneumaticiens en direct. Désormais les loueurs se font plus agressifs pour conserver leurs clients sur cette prestation, et il n’est pas rare de voir des écarts tellement faibles qu’il n’est pas rentable de démultiplier les fournisseurs. Mais comment calculer cette rentabilité ?
Bien calibrer mon besoin pour ne pas sur consommer
On prendra soin de bien calculer la consommation réelle versus la consommation théorique afin de la ramener à une consommation annuelle.
La consommation théorique est celle indiquée dans le forfait intégré à votre contrat de location. C’est une dépense fixe mensuelle facilement calculable. Pour cela, il suffit de se baser sur le kilométrage inclus dans votre contrat, à la durée de celui-ci, au fait qu’il y ait ou non des pneus hiver. La consommation théorique se base également sur un changement de pneus tous les 30 à 35 000 km (bonne pratique d’entretien).
La définition de la consommation réelle est plus complexe car elle va prendre en compte les pneus « consommés » en plus ou en moins du forfait de location. De plus, selon les choix d’approvisionnements, les pneumatiques pourront être facturés « hors forfait », dans les factures de pneumaticiens ou garage (selon le lieu où vos conducteurs sont allés les faire changer), ou encore, dans les notes de frais. La dépense calculée sera le cumul de toutes ces dépenses sur 1 année cible.
En ce qui concerne le volume, il va se constituer de tous les pneus « hors forfait » consommés mais également de tous les pneus non consommés. Il est impératif de demander à votre fournisseur une liste des restitutions sur une année n-1 intégrant le détail des pneus restant au contrat.
Le volume et la dépense ainsi calculés vous permettront de mener une étude comparative.
Attention ! Chez certains loueurs il est possible d’être remboursé des pneus non consommés. Grâce au système matriciel, ils peuvent également permettre un réajustement de fin de contrat. Il faudra alors penser à déduire les remboursements de la dépense forfaitaire initiale.
Comment comparer les solutions de manière équitable ?
Afin d’être en mesure de comparer, il est indispensable de disposer des bons outils. Votre pneumaticien dispose des barèmes de facturation de toutes les marques et références pneus du marché. Il pourra notamment vous octroyer les conditions de remises permettant de calculer le coût « flotte » et faire votre projection budgétaire. Il sera également à même de vous donner le montant des forfaits monte/démonte.
Il vous faudra ensuite estimer le nombre de monte/démonte réalisés dans vos contrats en 1 année. En effet, le loueur les prend en compte dans le coût de sa prestation. S’il y a des pneus hiver, il faudra également prendre en compte les changements inter saisons. Pour les grands parcs, il est indispensable de travailler en échantillonnage.
Exemple :
Contrat de location 36 mois/90 000km sans pneus hiver = 3 changements de 2 pneus à prévoir soit 6 pneus.
Contrat de location 36 mois/90 000km avec pneus hiver = 3 changements de 2 pneus à prévoir soit 6 pneus + 2 à 3 changements inter saisons (selon date de livraison) soit 10 à 12 monte/démonte.
Désormais, connaissant le volume de pneus consommés et le nombre de monte/démonte annuel, vous êtes en mesure de le faire chiffrer par un pneumaticien en direct et de le comparer au coût de la prestation annuel chez votre loueur.
Attention, il faudra pondérer le résultat par le fait que certains loueurs augmentent le loyer financier jusqu’à 5% suite à la perte de la prestation dans leur contrat.
De la théorie à la pratique
Il est indispensable de passer par une phase test afin de confirmer l’étude réalisée. Vous pouvez ainsi prendre un panel des prochaines commandes et faire chiffrer vos locations avec et sans pneus.
Informez-en vos loueurs au préalable. Se sachant en concurrence ils peuvent être plus agressifs sur les prix de la prestation !
Une fois les cotations reçues, vous pourrez chiffrer les pneus au réel avec le barème de facturation remisé des pneumaticiens additionnés des monte/démonte nécessaires. Vous aurez également la visibilité sur les variations de loyers financiers en externalisant la prestation des contrats.
Si l’écart est en deçà de 5% en faveur du pneumaticien, il est conseillé de conserver les pneus au contrat car la gestion d’un nouveau fournisseur va demander du temps à vos équipes administratives et une nouvelle logistique à mettre en place.
Simple en théorie, cette méthodologie n’est pas toujours aisé à mettre en application, d’autant plus qu’elle est souvent couplée à d’autres leviers de négociation mise en place avec les fournisseurs (loueurs ou pneumaticiens). Elle est également indissociable de la mise en place d’une politique pneus pour consolider les résultats et sécuriser les économies.
N’hésitez pas à vous faire accompagner sur des missions ponctuelles de ce type par nos consultants métiers. En effet, Winflotte s’est désormais doté d’une cellule de conseil achats flotte automobile.