Bilan & perspectives
Entre accélération réglementaire, durcissement fiscal et montée en puissance du reporting environnemental, 2025 marque une étape charnière dans la gestion et le verdissement des flottes automobiles d’entreprise. Ce qui relevait hier du choix stratégique devient désormais une obligation financière, réglementaire… et parfois commerciale.
Alors que s’ouvre la dernière ligne droite de l’année, faisons le point sur ce que 2025 nous a appris, ce qui est encore difficile, et comment s’y préparer intelligemment pour 2026.
1. Ce que les chiffres 2025 nous disent (vraiment)
En 2025, la bascule énergétique ne passe plus seulement par la voiture électrique : elle se traduit par de nouvelles pratiques d’achat, de nouvelles logiques d’arbitrage et une montée en compétence des gestionnaires.
Principales tendances observées sur les flottes professionnelles :
- La part des motorisations électrifiées (électrique + hybride rechargeable + hybride non rechargeable) progresse, avec environ 23 % des commandes fin 2025
• L’hybride rechargeable recule nettement, au profit surtout des véhicules 100 % électriques, tandis que les hybrides non rechargeables maintiennent leur part
• Le diesel reste encore présent, représentant plus de 30 % des commandes, mais sa part diminue progressivement, notamment sur les véhicules de fonction
• L’analyse du coût total de possession (TCO) gagne en importance dans les décisions, au-delà du simple loyer mensuel
• Les entreprises tendent à intégrer de plus en plus l’usage réel du véhicule dans leurs choix, au-delà de la seule motorisation
Source : Bilan Marché 2025 Arval Mobility Observatory
Ce n’est pas tant l’électrification qui progresse, que la maturité du pilotage.
2. 2025, l’année où la “car policy climat” est devenue un standard
La Car Policy n’est plus un simple document de choix véhicules : elle est devenue un outil stratégique.
Une Car Policy moderne intègre désormais :
- Une segmentation énergétique par usage
- Une logique de budget exprimée en TCO
- Des critères RSE ou ESG intégrés à la politique RH
- Des règles de recharge / indemnisation / réaffectation
- Une ouverture à des scénarios d’évolution
Et surtout : elle n’est pas figée. Les entreprises les plus avancées révisent désormais leur Car Policy au moins une fois par an, voire à chaque évolution réglementaire.
3. Les leviers concrets pour accompagner le verdissement de sa flotte
Le verdissement réussi n’est ni une option marketing ni une obligation administrative – c’est un processus. Et ce processus repose sur trois leviers clés.
Levier n°1 – L’analyse des usages avant le choix énergétique
La question n’est pas « quelle motorisation est la meilleure ? » mais « quelle motorisation est adaptée à quel usage ? ».
Les flottes les plus performantes partent systématiquement du terrain :
- Analyse kilométrique réelle
- Cartographie des trajets & zones d’accès ZFE
- Identification des usages irréguliers ou extrêmes
- Détection du surdimensionnement (modèles trop grands, trop puissants)
👉 Le changement énergétique se gagne dans l’analyse, pas dans le catalogue des constructeurs.
Levier n°2 – Une Car Policy repensée pour cadrer, accompagner, harmoniser
Les gestionnaires témoignent que la Car Policy devient un document de négociation autant qu’un document de référence.
Les bonnes Car Policy se caractérisent par :
- Une lecture simple pour les conducteurs
- Une logique équitable et pilotable
- Une base contractuelle solide
- Une réponse à la réalité opérationnelle (moyens de recharge, déplacements, contraintes métiers)
Sans cette étape, les flottes se heurtent rapidement à des incompréhensions, voire à des dérives de coûts.
Levier n°3 – Le pilotage opérationnel et l’accompagnement humain
Le frein n°1 n’est pas technique : il est organisationnel et humain.
Les entreprises qui réussissent le mieux ont :
- Un gestionnaire visible, identifié, légitime
- Des communications régulières auprès des utilisateurs
- Un suivi continu des KPIs : CO₂, TCO, consommation, recharge, infractions
- Un pilotage en cycle court plutôt qu’en bilan annuel
Rétrospective Flottes 2025
👉 le mémo essentiel
4. Ce que les gestionnaires retiennent le plus de 2025
Synthèse des retours reçus issue de flottes professionnelles :
🟢 Ce qui a fonctionné :
- Anticiper la communication (renouvellement véhicules, maintenance, loi Montagne)
- Donner de l’autonomie contrôlée aux conducteurs
- Gérer au cas par cas les zones sensibles (montagne, ZFE, missions longues)
- Consolider son pilotage en s’aidant de données structurées via un outil
🔴 Ce qui a posé problème :
- L’absence d’homogénéité des comportements conducteurs
- La difficulté à gérer des véhicules multi-sites
- L’inadéquation entre le parc roulant et les contraintes réglementaires
- Difficultés du gestionnaire à intervenir sur un périmètre qui s’élargit
👉 Constat : l’outil est une aide qui libère du temps, structure sa pensée et facilite le pilotage et la coordination humaine.
5. 2025 : ce que l'année a révélé et ce qui se prépare pour 2026
2025 aura marqué la fin d’une vision « expérimentale » du verdissement.
L’électrification n’est plus une nouveauté, c’est désormais une composante structurelle de la gestion de flotte. Mais des incertitudes subsistent, et 2026 sera une année de consolidation plutôt qu’une accélération.
Ce que les gestionnaires anticipent pour 2026 :
📌 Un cadre réglementaire instable
- Débat politique en cours autour des ZFE : report, assouplissement ou maintien selon les villes
- Rester en veille pour adapter avec agilité sa stratégie.
📌 Des arbitrages budgétaires de plus en plus serrés
- Coût des loyers LLD en hausse (hausse des taux, prix catalogue, disponibilité limitée)
- Prolongation des contrats pour absorber le choc financier ou les délais de livraison
- Tension entre objectifs RSE et contraintes budgétaires
📌 Une électrification recentrée sur la cohérence d’usage
- Fin du « tout électrique par principe »
- Retour en grâce de l’hybride non rechargeable pour certains usages périurbains / commerciaux
- Décision basée sur data usage vs type de motorisation
📌 Une demande d’accompagnement plutôt que de simple reporting
- Moins d’outils isolés, plus de pilotage stratégique
- Se faire accompagner pour structurer Car Policy, communication, suivi et conduite du changement
Conclusion
➡️ 2025 aura prouvé que la transition énergétique n’est pas qu’une affaire de motorisation.
➡️ C’est une transformation métier qui repose sur l’anticipation, le pilotage et l’accompagnement.
➡️ Les flottes qui réussissent seront celles qui auront compris que la donnée n’est utile que si l’humain pilote la stratégie.